Gestion locative

Bouilloire énergétique : comprendre et agir face aux logements qui surchauffent en 2025

femme qui eponge son visage a cause de la chaleur

Les multiples vagues de chaleur dès ce mois de juin ont remis sur le devant de l’actualité, la question des bouilloires énergétiques. Ces logements généralement situés sous les toits qui deviennent invivables en raison de la température intérieure.

On ne compte plus les témoignages de Français décrivant des appartements irrespirables l’été du fait de la chaleur. Loin d’être marginal, avec le réchauffement climatique en cours et la multiplication des canicules, le sujet devient central en France, il en va de la qualité de vie de millions d’habitants de l’Hexagone.

Qu'est-ce qu'une bouilloire thermique ?

Si le terme de passoire énergétique est désormais bien connu des Français. Celui de bouilloire énergétique commence à peine à se faire une place dans le paysage médiatique.

La bouilloire thermique appartient à la catégorie des passoires énergétiques. Il s’agit d’un logement dont l’isolation est de médiocre qualité (que ce soit les murs, les planchers, les combles ou la toiture, mais aussi les menuiseries), avec DPE E, F ou G. Conséquence directe, l’habitation n’isole pas de la chaleur extérieure et les habitants subissent de plein les épisodes caniculaires. Une bouilloire thermique devient alors invivable durant l’été.

Pour clarifier la notion de bouilloire thermique, on peut se référer à la Réglementation énergétique de 2020. Dans ce cas, une bouilloire thermique est un logement ne respectant pas le “confort d’été”. Il s’agit d’un nouvel indicateur comptabilisant le degré d’inconfort l’été dans une habitation. Si la température excède 26 degrés la nuit et 26 à 28 degrés le jour, alors le logement est inconfortable et rentre dans la catégorie de la bouilloire thermique.

On retrouve ces bouilloires thermiques dans les grandes villes du pays, dans les zones urbaines denses où les espaces verts se font rares. Généralement, il s’agit d’appartements dans des immeubles anciens, mal isolés, orientés au sud, et situés sous les toits. À Paris, les résidents situés sous les toits en zinc, typiques de la capitale, subissent de plein fouet les vagues de chaleur. 

Quel impact sur le confort de vie des habitants ?

Habiter une bouilloire thermique n’a rien d’anodin. Pour les habitants, vivre dans un tel logement est synonyme d’un mauvais sommeil la nuit, de difficultés à se mouvoir, de difficultés de concentration et d’une transpiration permanente. L’organisme subit une forte fatigue, ce qui pèse à la longue quand les périodes de chaleur s’éternisent. 

Insolation, crampes, déshydratation, coup de chaleur, voire décès, le risque est bien réel. Pour les nourrissons et les personnes âgées, les problèmes sont encore plus prégnants. 

Chacun y va de ses astuces pour supporter la vie dans l’appartement. Prendre des douches, disposer des serviettes humides, mettre des films isolants sur les fenêtres, voire des couvertures thermiques pour réfléchir les rayons du soleil, achat de ventilateurs…

Tandis que d’autres essaient tout simplement de rester le plus longtemps possible à l’extérieur ou de se faire héberger ailleurs pour ne plus avoir à vivre dans un four. 

Vers une nouvelle réglementation à l’automne 2025

Le 26 juin, la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Abbé Pierre) a publié un nouveau rapport sur le sujet intitule  “Chaud dedans !”, l’urgence d’adapter les logements aux canicules. 

La Fondation estime que 1 logement sur 3 en France est une bouilloire thermique.

En 2024, la chaleur a ainsi causé une surmortalité de 3 700 personnes. Parallèlement, 42 % des habitants déclarent souffrir de la chaleur dans leur logement, un pourcentage qui monte à 48 % pour ceux vivant en appartement, et à 59 % lors de la canicule de 2022. Les plus modestes sont aussi particulièrement touchés. 

D’autant qu’avec une augmentation de la température de 4° dans le pays en moyenne d'ici à 2100, les vagues de chaleur ne vont cesser de se multiplier. Le nombre de nuits tropicales devrait passer de 6 en moyenne aujourd’hui dans le pays à 30 en 2050.

La Fondation a donc émis différentes solutions qui ont été reprises dans une proposition de loi avec un groupe de députés transpartisans. L’idée est de mobiliser l’État, les collectivités, les professionnels des bâtiments, les bailleurs sociaux autour de cette question vitale. 

  • Afficher la note de confort d’été avec le DPE du logement dans les annonces immobilières.
  • Interdire les coupures d’électricité pour éviter qu’une personne ne puisse plus utiliser de ventilateur
  • Faciliter l’installation de protections solairess en copropriété.
  • Créer un calendrier de rénovation des bouilloires énergétiques à partir de 2030.
  • Intégrer systématiquement la question du confort d’été dans les rénovations globales.
  • Mieux former les professionnels aux techniques d’isolation, pas que pour l’hiver, mais aussi pour l’été.

La fondation estime par ailleurs que le coût d’installation de ventilateurs et de protections solaires dans les habitats à environ 1 milliard d’euros par an. Le but serait d’accompagner les propriétaires bailleurs dans cette démarche.

Comment rénover une bouilloire thermique ?

Pour transformer une bouilloire énergétique en logement performant et agréable à vivre, plusieurs actions doivent être menées en parallèle.

Le plus important face à un logement difficile à vivre l’été et de refaire l’isolation. L’isolation se doit d’être efficace l’hiver, mais aussi l’été. Ce qui implique (quand c’est possible) de refaire l’isolation du toit, l’installation de panneaux solaires ou le fait de repeindre en blanc diminuent également les effets de la chaleur. L’isolation des combles et des murs est tout aussi essentielle.

Il est aussi nécessaire d’installer des protections solaires, il peut s’agir de pare-soleils, de brises soleil orientables, d’auvents, de volets, de stores. 

Et pour ceux qui le peuvent, il est aussi intéressant en appartement quand on possède un balcon de le végétaliser. La création d’un écrin de verdure devant une baie vitrée participe à rafraichir le logement et à faire baisser la température intérieure.

Les aides à la rénovation énergétique

Face aux enjeux du confort d'été, plusieurs dispositifs d'aides financières accompagnent les propriétaires dans leurs travaux d'amélioration thermique. MaPrimeRénov' reste le dispositif phare avec une prise en charge pouvant atteindre 90 % des dépenses pour l'installation de protections solaires et la ventilation.

Les certificats d'économie d'énergie (CEE) complètent ce dispositif. Un bonus spécifique "confort d'été" permet de financer jusqu'à 4 000 € pour la pose de stores, volets ou brise-soleil.

La TVA à taux réduit de 5,5 % s'applique désormais aux équipements de protection solaire.

L'éco-prêt à taux zéro(ou éco-PTZ) est un autre moyen de financer des travaux de rénovation. Ce prêt avec 0 % d'intérêt peut monter jusqu'à 50 000 euros dans le cas d'une rénovation d'ampleur.

Pour bénéficier de ces aides financières, les travaux doivent être réalisés dans tous les cas par un professionnel certifié RGE (reconnu garant de l'environnement). 

Comment rafraîchir son logement ? Les bonnes pratiques

La gestion de la chaleur dans votre logement passe par quatre actions essentielles :

  • Optimisez la ventilation nocturne. Ouvrez en grand les fenêtres durant la nuit, quand la température extérieure baisse. L'objectif est de créer des courants d'air en ouvrant les fenêtres opposées pour renouveler l'air plus efficacement et rafraichir l'intérieur.
  • Installez des équipements adaptés. Un brasseur d'air au plafond ou des ventilateurs bien positionnés améliorent significativement le confort d'été. Ces solutions sont plus économiques qu'une climatisation, et consomment moins d'énergie.
  • Ventilez vos combles quand c'est possible. Les combles accumulent énormément de chaleur durant la journée. Une bonne ventilation de cet espace permet d'évacuer l'air chaud et de réduire la température de votre maison. En immeuble, c'est nettement plus difficile.
  • Repensez l'aménagement. Privilégiez les pièces traversantes qui facilitent la circulation de l'air dans le logement. Déplacez si possible les espaces de vie et de sommeil dans les zones les plus fraîches du logement. Cela nécessite des travaux, mais vous profiterez d'un meilleur confort de vie l'été.

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